Le repiquage du riz du 7 mai 2006

Publié le par Yan

 



Noyant, dimanche 7 mai 2006.

Ce matin, il fait gris.

Christiane, mon beau-frère Marc , Jean Jacques Strobbe et moi, nous roulons vers le parking de la salle des fêtes. Je suis fatigué d'avoir fait la route vers Noyant la veille, et d'avoir couru pendant tout le samedi. Dire que je n'ai pas eu et n'aurai pas le temps d'aller visiter cette attrayante exposition sur les trains miniatures, à la mine !

Il ne fait pas très froid, mais zut , voilà les premières gouttes de pluie. En sortant de la voiture, nous lançons de grands bonjours aux amis déjà arrivés. Je mets mon habit noir de paysan vietnamien, ainsi que mes bottes. Je n'oublie pas mon "cai non" (chapeau conique). " Je ne sais pas si je vais pouvoir aider, je vais au moins faire semblant de travailler" me dis-je. Je réalise que nous sommes là pour une aventure particulière, le repiquage du riz, et je suis un peu ému. Je sens aussi que tous les autres, hommes ou femmes, sont émus.

Je savais que marcher dans 40 cm de boue n'est pas facile, mais je ne savais pas qu'avec des bottes un peu grandes, c'est impossible. Après quelques essais catastrophiques, je décide de travailler avec les pieds nus, m'enfonçant parfois jusqu'aux cuisses. Je perds souvent l'équilibre, je suis malhabile et je vois que je ne suis pas le seul. Les quolibets fusent de toutes parts, encouragés par un Jean Massini des grands jours. Les dames sur le bord de la rizière ne se privent pas de commentaires.

Philippe TRAN commande la manoeuvre, imperturbable. J'admire l'assurance de ceux qui s'appliquent depuis plusieurs mois sur la plantation : André Colas et son bulldozer, Jean Marie l'horticulteur, Norbert l'éleveur de moutons ( ingénieur de l' INRA), Charles Massini, Haza Mougammaou, et Lucien Lelarget. Les responsables de NTA sont là aussi : certains prennent des photos, d'autres comme Philippe Loupy affrontent la boue.

Qu'importent l'eau froide, la boue, les gouttes de pluie ! Nous sommes euphoriques ! Nous travaillons sans relâche. J'entends quelqu'un dire " Pour être efficaces, il nous faudrait un buffle et des chansons ! " Quelle impression bizarre de nous retrouver là, bourbonnais ou anciens rapatriés, travaillant ensemble le riz sur cette petite parcelle de terre, avec une pareille motivation. " Pour nous qui avons tous nos différences pendant tant d'années, c'est une formidable occasion de montrer notre culture et nos origines ! " me dis-je en moi-même. Mais voilà que cette question me quitte, laissant la place à une autre impression. Celle de n'être plus asiatique ou français, blanc ou jaune, grand ou petit. Au milieu de cette joyeuse confrérie, qui rit aux éclats, je me suis senti... moi-même, et rien de plus. Un sentiment de Bonheur.

Edouard B

Les Acteurs

   




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Publié dans riziere-de-noyant

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